Comédie en 3 actes, 5h – 5f + 1 figurant en toute fin de pièce. (Ce rôle peut être joué par un acteur déjà sorti de scène)
Un décor : le bar d’une petite auberge/pension de famille
Durée : 1h50
Possibilité de changer 1 rôle féminin en rôle masculin et de faire une distribution 6h-4f
Que la vie serait belle dans cette petite station estivale côtière entre Gilbert, Claude, Maurice et Pauline, la patronne de la petite pension de famille où tous les quatre se retrouvent pour la belote quotidienne et raconter allègrement des bobards aux premiers touristes. Que la vie serait belle si Gisèle, la femme de Maurice, dominatrice et sans concession, ne faisait mener à ce dernier une existence d’enfer et ne le traitait comme un moins que rien. Larguer les amarres ? Maurice, toujours amoureux, ne peut s’y résoudre. Que faire alors ? Il faut sauver le copain Maurice de la déprime, lui redorer son blason et le grandir aux yeux de sa femme en lui faisant accomplir une action d’éclat. Qu’à cela ne tienne ! Avec la complicité de Pauline, Gilbert et Claude, cagoulés et armés de faux révolvers, simulent un hold up dans la pension de famille où Maurice, en présence de sa femme, doit théoriquement et héroïquement les mettre en fuite. Le scénario est bien rôdé, ça doit fonctionner !
C’était sans compter sur Anaïs, une nièce un peu naïve que Pauline essaie de dégrossir et qui croit utile de s’en mêler ; sans compter aussi sur Arsène Pichon, un pauvre parisien, timide et introverti venu chercher le calme et la sérénité en ce lieu ; sans compter également sur sa mère possessive, partie à sa recherche et débarquant sans prévenir dans l’auberge ; sans compter encore sur Félix, un petit truand en planque ; sans compter non plus sur Mlle Crampon, une fidèle cliente de la pension, à laquelle Gilbert et Claude ont raconté des bobards et qui arrive, en plein hold up, une valise bourrée de cannabis à la main, et sans compter enfin sur la réaction inattendue de Gisèle.
Dès lors, ce qui ne devait être qu’une plaisanterie « à but humanitaire » vire rapidement à la plus joyeuse pagaille et pendant près de deux heures, ces dix personnages aux rôles très équilibrés vont occuper la scène de façon omniprésente et amener cette alerte comédie à une chûte pour le moins inattendue…
« Larguez les amarres » a remporté le 1er prix au festival de théâtre amateur de Courpière, dans le Puy de Dôme…
Remarques diverses:
- Erratum : en haut de la page 82, il faut lire : »il paraît que la CAPITAINERIE attend l’arrivée d’un superbe trois mâts dans le port… » et non COMMANDERIE.
- Suggestion d’entracte : La troupe de Vigneux de Bretagne a, très intelligemment, fait son entracte au milieu de la page 42 . Le rideau se ferme sur Gisèle poursuivant Anaïs pour lui mordre les guiboles. Il se rouvre, après l’entracte, sur Anaïs, juchée sur le bar et sur Gisèle retenue avec peine par Pauline.La réplique de Gisèle « Ecoute Pauline, c’est bon, je reconnais etc… » est supprimée et les faux bandits entrent aussitôt. Le rideau se ferme donc sur une action vive et s’ouvre sur une autre action, toute aussi vive, permettant ainsi de diviser la pièce en deux parties quasiment égales en durée.
- Avis aux amateurs de mobylette : Bien évidemment le terme « mobylette » est une marque qui est passée dans le langage courant pour désigner un cyclomoteur ( comme le frigidaire pour le réfrigérateur !).Il n’y a donc aucune chance de pouvoir trouver une mobylette de chez Gitane !!!
- L’arrivée de l’inconnu : Page 83, Anaïs introduit dans le bar, le comte Jean Eudes Barnabé de Millefuites. Gilbert savait-il vraiment qu’un voilier arrivait dans le port ce jour-là et que le comte monégasque était à son bord ? Pour ma part, je dirais que non. Mais peut-on mentir tout le temps sans avoir de retour de manivelle ? Aussi ces incorrigibles blagueurs méritaient bien… une leçon, et Anaïs…une récompense. Comédie oblige….
- Le métier de Claude : Initialement, ce devait être un instituteur mais finalement cela n’a que peu d’importance dans le déroulement de l’histoire.Voyez le type de personnage qui peut, le mieux, être complice avec Pauline et Gilbert. La troupe du Carfour, d’Aubigny en Vendée, en avait fait un personnage du terroir, très réussi….
- Pardon aux joueurs de belote : Page 14, je fais dire à Pauline qu’un carré d’as vaut 150 points ! Les puristes de la belote auront rectifié d’eux mêmes et ramené cette annonce aux 100 points qu’elle mérite. Il ne faut pas toujours croire ce que disent « les auteurs » !!!