Petites pipettes et gros calibres

Comédie en 4 actes, 5f-4h

Un décor : Le bureau d’un directeur de laboratoire de recherche médicale

Durée : 1h50


 

Julien, chercheur dans un laboratoire, est amoureux d’Emilie, la fille de son patron. Situation pas simple, mais encore plus compliquée quand on tremble de trouille devant son employeur au point de perdre tous ses moyens. Alors qu’il s’apprête à faire sa demande en mariage en bonne et due forme, aidé en cela par une femme de ménage dégourdie, le pauvre Julien se voit rabroué et renvoyé dans son laboratoire en compagnie de ses petites pipettes. Pour soit disant l’aider, Arthur Lecoq ne trouve rien de mieux que de lui adjoindre Bernadette Belon comme assistante. Coincée, prude, zozotante, acnéique, allergique aux hommes, Bernadette est aux antipodes d’Emilie… et le courant ne passe pas entre eux… Malgré l’intervention de sa femme Madeleine, Arthur reste insensible aux sentiments de sa fille, lui préférant un mariage digne de son rang.

Alors, afin de redorer le blason de Julien et de le rendre « intéressant » aux yeux de son mari, Madeleine envisage tout un stratagème. Avec l’aide de sa belle mère et de sa fille, elle réussit à convaincre Julien d’annoncer qu’il vient de trouver et de remettre au point le célèbre sérum de longue vie du non moins célèbre docteur russe Alexandre Bogomoletz. Malgré les réticences et les protestations honnêtes de Julien, et afin de crédibiliser son histoire, elle lui invente des ascendants moscovites et étale, au grand jour, les résultats spectaculaires des premiers essais de Julien. Une grand-mère partie faire le GR 20 en Corse à 75 ans histoire de s’entraîner pour le prochain Koh-Lanta et championne de France de baby-foot, malgré son arthrose aux mains… Pour ne pas être en reste, la mamie se prête au jeu et rapplique dans le labo, habillée en femme grenouille, prête à faire de la plongée sous marine malgré son asthme et son âge… Arthur exulte… Julien tremble… Odieux et avide de succès faciles, Arthur veut bien consentir à « donner » sa fille mais il s’octroie le brevet du sérum en échange…

Tout ce tapage attire sur le coup trois agents du contre espionnage qui tenaient le laboratoire sur écoute. Il y a là Fédor Illovitch, agent de la grande Russie, James Faubond triple Zéro, agent de sa gracieuse majesté et Marie Hata / Ursula Angress des services secrets français. Tous les trois se connaissent pour être toujours sur les mêmes missions et se « détestent amicalement ». S’ils sont toujours en vie, ils le doivent à la légendaire maladresse de leurs gros calibres. Mais aujourd’hui, l’enjeu est énorme et tous veulent rapporter dans leur pays respectif cet élixir de longue vie dont tout le monde rêve. Ils sont prêts à tout pour cela … séduction…. menaces et magouilles…

Mais loin des films d’espionnage, rien ne se déroule comme prévu… James Faubond, le séducteur déguisé en jardinier, va véritablement se faire vamper par la prude Bernadette qui, en jetant son dévolu sur lui, va lui mener une vie impossible et l’obliger à fuir ; Fédor Illovitch, le faux oncle russe de Julien, se prend des coups de partout et finira en chantant Kalinka en compagnie de Mamie. Quant à Ursula, la fausse femme de ménage, après avoir tenté de séduire Julien, elle se sauve en emportant ce qu’elle croit être le carnet de formules de Bogomoletz et qui n’est autre … que le carnet de recettes de cuisine de mémée Belon !

Mais là encore, ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler la fin de cette burlesque comédie qui est, avant tout, une parodie d’espionnage. Sachez que les rôles sont équilibrés, sans grand rôle porteur, et que le temps de présence sur scène de chacun est intéressant.

Si vous aimez les comédies un peu « déjantées », vous devriez prendre du plaisir à lire et, éventuellement à jouer cette pièce.


Remarques diverses:

  • Suggestion de final : La troupe « Au théâtre ce soir » de La Bazouges du désert (35) qui a été la première compagnie à jouer cette pièce, a trouvé la chute finale un peu « plate » et m’a suggéré le final suivant : Aussitôt le départ de Julien, les 3 espions reviennent rapidement sur la scène, arrivant de divers côtés. Ils avancent en avant scène, braquent le public et donnent leur ultime réplique en vidant leurs révolvers.Les lumières s’éteignent et le public réagit par effet de surprise…
  • Présentation des espions entre eux dans l’acte 2 : Il semblerait que ce passage soit un peu long et fasse tomber un peu le rythme de la pièce avant la « fusillade ».Si vous avez la même impression, n’hésitez pas à supprimer quelques répliques redondantes de façon à redonner du tonus à cette scène…