Un pépin dans les noisettes

Comédie en 4 actes, 3h ou 4h – 6f

Un décor : La salle à manger-salon d’une modeste maison, dans une petite ville de province.

Durée : 1h50


La vie n’est pas facile chez les Tricotin qui vivent chichement dans leur modeste maison. Albert travaille à la conserverie et, sous le regard moqueur de Siméon, son père, il joue régulièrement au tiercé en espérant toucher le pactole. Sa femme Lucette, crise financière oblige, est sur le point de perdre son emploi alors que leur fille Manon est encore aux études. Et pourtant… ils sont heureux !

Mais voilà que Charles Kovsky, frère de Lucette et directeur de Caisse-Noisette, a honteusement profité de sa situation dirigeante pour détourner et jouer en bourse les fonds de ses très nombreux déposants. Un sacré pépin dans les noisettes ! Ruiné par la crise financière, en fuite et poursuivi par la police, il vient chercher refuge chez son beau-frère en amenant avec lui sa femme Josiane (précieuse ridicule), sa fille Olivia (petite bourgeoise rebelle) et, Félicie, sa mère. Cette dernière a préféré vivre chez son fils plutôt que sa fille car elle ne voulait pas cohabiter avec cette vielle fripouille de Siméon. Sans que personne ne sache vraiment pourquoi, leur rencontre fait, à chaque fois, des étincelles…Hors de question, pour les Tricotin, d’héberger cette famille de voleurs. L’arrivée impromptue de madame Trutet, l’envahissante voisine, va les empêcher d’expulser tout le monde et va les obliger à leur accorder 48h de répit pour préparer leur fuite.

Cette cohabitation momentanée aurait pu se faire sans trop de casse mais voilà que les Kowsky envahissent la maison en se considérant comme des invités, obligeant les Tricotin à se replier dans leur caravane ; Josiane ne veut pas en fiche une ramée ; Olivia qui a accaparé la chambre de Manon, assomme tout le monde avec sa métal musique ; Félicie et Siméon ont retrouvé leurs sempiternelles querelles et madame Trutet n’en finit pas de faire des apparitions surprises. Il ne manquait plus que la disparition des nains de jardin de madame Trutet, perfidement volés dans la nuit par le FLNJ qui réclame une rançon ; le désespoir de monsieur Trutet ; une tentative réussie d’OPA sur le livret A d’Albert ; l’explication de la querelle entre Siméon et Félicie et l’arrivée inopinée du scheik Saladd et de sa famille au Grenouillet sur Crépinette pour faire de ce W.E chez les Tricotin une véritable comédie.

Mais comme dirait madame Trutet qui troque les barils de pétrole contre des fruits secs : « Y a pas de pépins dans mes noisettes ! » et : « On peut déconner, mais faut rester correc ! »

Très actuelle, souvent déjantée et parfois tendre, cette comédie aux rôles équilibrés et bien typés, devrait vous plaire et séduire un large public.


Remarques diverses:

  • La mère Bourseguin : La troupe des Fous à Lié de Ploeuc sur Lié, dans les Côtes d’Armor a choisi, au hasard, une virtuelle mère Bourseguin parmi les spectateurs de la salle. Placée au 3 ou 4ème rang, elle se fait apostropher à chaque passage en scène de madame Trutet.
  • Lettre du FLNJ : Encore une trouvaille de cette même troupe. Page 42, après l’enlèvement des nains de jardin, madame Trutet, en pleurant, croit prendre la lettre du FLNJ dans sa poche mais en réalité, elle tend à Lucette sa liste de courses. Lucette déplie le feuille et lit : » du vermicelle, des poireaux, une boite de suppositoires, du viagra… ». Elle s’arrête, étonnée, et regarde madame Trutet qui reprend sa feuille vivement et lui donne en échange, la lettre concernée. Très bon gag qui déclenche les rires.
  • Idée de présentation finale : Toujours des « Fous à Lié » cette suggestion très originale de présentation finale. Madame Trutet présente la famille Tricotin qui arrive par un côté de la scène. Siméon et Félicie sortent de la mairie et sont en costumes de mariés. Madame Trutet annonce que la famille Kowsky ne sera pas là pour cause d’emprisonnement à la maison d’arrêt la plus proche. Des cris proviennent du fond de la salle et la famille Kowsky, en tenue de prisonnier, menottes aux poignets, arrive en courant sur la scène.
  • Le vol des nains de jardin : Une idée de la troupe de la Brouette de Hauterives (Drôme). Sur la musique de la panthère rose, Josiane et sa fille arrivent en scène avec chacune un collant sur la tête mais ceux-ci sont noués l’un à l’autre. Rien de tel pour provoquer des problèmes dans leur déplacements et créer un bon gag visuel.
  • Port de tabliers : Encore une idée de la troupe de la Brouette de Hauterives (Drôme). Lucette et sa belle soeur portent chacune un tablier. Sur le tablier de Josiane, il est écrit « je ne bosse pas pour des prunes  » et sur celui de Lucette  » lâche moi la grappe ».