L’orage

Il arrive souvent, sans qu’on y prenne garde,

De Galerne poussant de gros nuages gris,

Le ciel, brusquement, semble changer de hardes.

Mon amour, en ton corps, l’orage mont’ aussi.

Déchirant le silence d’avant grande tempête,

L’assourdissant tonnerre, tous deux, nous envahit,

Il roule, s’amplifie, étourdissant nos têtes.

Mon amour, dans ta voix, l’orage grond’aussi.

Epinglant l’horizon à la voûte céleste,

Zigzagant, lumineux, un éclair a jaillit,

Petit crépitement, juste le temps d’un geste.

Mon amour, dans tes yeux, l’orage brill’aussi.

Lassées de son tumulte, les nues , devenant sages,

Se sont écartelées en libérant la pluie ;

Que d’un prochain soleil n’est ell’point le présage ?

Mon amour, sur tes joues, passe l’ondée aussi .

Et puis… et puis le ciel a chassé la grisaille,

Le voici d’un bleu roi, dirait-on pas qu’il rit ?

Cela a-t-il duré le temps d’un feu de paille ?

Mon amour, sur tes lèvres, je vois…tu me souris….

L’orage vient souvent nous prendre par traîtrise,

De Galerne arrivant nous entre-déchirer ;

L’arc en ciel de nos vies, heureusement, s’irise,

Mimant celui du ciel en chagrin oublié…

J.C.Martineau